Luc Beucher, un amico che è sempre disponibile a soddisfare le nostre richieste di informazioni storiche sull'atletica francese, ci ha fatto avere un bel ricordo di Michel Jazy il cui decesso è avvenuto pochi giorni fa. Luc fa parte da anni della Commission Documentazione e Storia della Federazione transalpina, con cui l'ASAI intrattiene cordiali rapporti di collaborazione. Ringraziamo Luc per il garbato ricordo del grande campione transalpino. Lui stesso ci ha fatto avere due fotografie un po' diverse, non di un Jazy atleta ma di un Jazy amabile compagnon di atleti e di altri componenti della CDH, acronimo della Commission Documentation et Historie. In quella di sinistra, il campione con sua moglie Monique (a destra), in un ristorante all'isola di Noirmoutier, nella costa atlantica del Golfo di Biscaglia, in compagnia - da sinistra a destra - di Gérard Dupuy, altro componente della CDH, di Denise Guénard, argento nel pentathlon ai Campionati d'Europa Belgrado 1962, quindi Béatrice Dupuy moglie di Gérard, Jean-Pierre Goudeau, campione europeo con la staffetta 4x400 a Berna 1954. L'altra foto è ancora più familiare: siamo ai campionati francesi in pista coperta a Bordeaux, Michel, folta capigliatura bianca, posa con Théo, il nipote di Luc, autore del testo che segue.
La vie est un hasard qui dure, mais quand celui-ci se conjugue avec le destin il prend la forme d'un rêve éveillé. Mais comment s'arracher à son destin programmé ? Car le jeune "Michal" né le 13 juin 1936, petits-fils et fils de parents Polonais venus en France après la première guerre mondiale et voué pour descendre à la mine, comme son père mineur de fond décédé de la silicose en 1948, où tant de Polonais ont laissé leur vie dans ce Pas-de-Calais qui n'avait comme ligne d'horizon que les corons.
A Oignies où "Michal" vivait avec peu de goût pour les études, son hyperactivité le poussait à remplir ses loisirs en jouant au football son sport favori, et à l'âge de 10 ans, lors d'une fête locale, il participait à une première course, comme un virus à devenir.
Les années passèrent au rythme des saisons et c'est le départ vers Paris où sa mère trouve un travail et "Michal" des petits boulots. Puis un jour de 1952 le destin frappe à sa porte ! Un copain vient lui proposer de participer à une épreuve sportive à Meudon , "La première foulée". On lui prête des pointes.....et le jeune Jazy gagne la course et a droit à son premier article dans le presse parisienne. Sa légende était en marche !
C'est alors le début de sa carrière sportive et la rencontre pour une longue coopération avec son entraineur de toujours, René Frassinelli. Enfin naturalisé à 18 ans, devenu Michel, il pouvait intégrer l'équipe de France et être sélectionné pour les J.O. de 1956 où il partageait la chambre du futur champion olympique du marathon, Alain Mimoun.
Année 1957, comme un retour aux sources, Michel Jazy pour ses premiers record de France sur 1500 m et 3000 m en deux jours de juin , réalisait ses performances à.....Varsovie. Clin d'oeil du destin lui qui n'avait jamais renié ses origines polonaises.
Michel Jazy avait aussitôt "tapé" dans l'oeil de Gaston Meyer et Marcel Hansenne, journalistes au journal l'Equipe, lui proposant d'intégrer ce journal en tant que typographe avec des horaires aménagés afin de progresser vers le graal !
Entrainement naturel dans la forêt de Marly proche de Paris, et stage à Volodalen en Suède en pleine nature....jusqu'à la grande surprise de Rome où il terminait deuxième derrière le grand Herb Elliott, mais devant le gotha des coureurs de 1500 m, en particulier du Suèdois Dan Waern qui l'avait toujours battu.
Jazy était lancé sur les rails de la gloire et sa popularité devint une Jazymania ! Et même si Tokyo lui laissait à jamais un goût amer, ses records du Monde et d'Europe à la pelle contribuèrent à guérir cette plaie, car en 1965 ce furent quatre semaines d'état de grâce avec quatre records du Monde en particulier celui du mythique record du Mile.
Puis vint 1966 et un dernier titre européen sur 5000 m avec en apothéose, sur 2000 m, un soir de liesse et d'amitiés pour un dernier tour de piste en 4'56"2, record du Monde éternel !
Il prenait donc le chemin d'autres challenges.....pour une carrière professionnelle bien remplie, jusqu'à une retraite méritée à Hossegor, jolie petite ville du Pays Basque. En compagnie de son épouse Monique et de sa fille Véronique, le golf et de bonnes tables en amitiés étaient devenus des plaisirs renouvelés malgré une santé fragile. Mais l'écume des jours faisait son oeuvre et le "zèbre des corons" terminait sa course terrestre le 1 février 2024 à l'âge de 87 ans, lui qui rêvait d'assister à cet événement planétaire, les J.O. de Paris !
Alors ce fut un hommage "mondial" déversé à la mémoire de Michel Jazy ! De celui qui avait tant honoré son sport !